Autisme : Le silence des Justes une association pas comme les autres
« LE SILENCE DES JUSTES » est une association qui a vu le jour en 1996, son but est de développer des activités en faveur des enfants, adolescents et adultes autistes, psychotiques et troubles apparentés.
Son devoir est d’apporter aux familles un soutien à tout moment dans leurs besoins au quotidien, l’aide à domicile, l’accompagnement de leurs enfants, la journée, les soirées et le weekend, et pendant les périodes de vacances scolaires.
Elle développe un réseau de partenaires pour des intégrations scolaires et professionnelles et organise des séjours de ruptures et des vacances adaptées pour personnes autistes en France. Gad Elmaleh, en est le parrain.
L’association gère un lieu d’accueil à Saint-Denis où son équipe pluridisciplinaire travaille au quotidien auprès des jeunes et de leur famille. Elle gère aussi plusieurs unités de vie, appartements thérapeutiques en Île-de-France.
L’autisme est perçu comme un trouble du développement neuropsychologique portant de façon prédominante sur les fonctions de communication et de socialisation.
Si les causes précises de ce trouble du développement restent à déterminer, cette évolution des connaissances a permis de reconsidérer les modes de prise en charge et d’intervention pour les enrichir de nouvelles méthodologies éducatives spécifiquement adaptées à ce trouble.
On estime entre 80 000 et 100 000 autistes de tout âge vivant en France.
Les problèmes de communication des personnes autistes sont, à ce jour, mieux compris : on sait maintenant qu’il ne s’agit pas d’un refus de communication mais d’une difficulté à établir une communication selon nos modalités.
L’autisme affecte les capacités de communication d’une personne et ses relations avec son environnement. C’est un trouble spécifique du traitement de l’information.
Dans certains cas, les capacités d’apprentissage sont affectées. Cela varie d’une personne à l’autre. Il apparaît grâce à cette connaissance que les personnes autistes communiquent beaucoup. C’est pour cela qu’il est important de pouvoir développer un système de communication adapté au niveau de fonctionnement de chaque personne autiste.
Rencontre avec Stéphane Benhamou, directeur du « silence des justes »
Nathalie ZADOK : Pouvez-vous nous parler de votre association ? Une histoire personnelle ?
Stéphane Benhamou : Je n’aurais jamais pu tout faire seul, ce n’est pas le projet d’un seul homme mais d’une équipe, c’est notre force . Ce sont avant tout des personnes impliquées sur les stratégies éducatives pour la cause de l’autisme. Beaucoup d’adhérents, beaucoup de professionnels. Comme toute histoire c’est celle d’une rencontre dans une colonie de vacances classique , je faisais parti de l’organisme, et parmi des enfants « ordinaires » se trouvait un enfant autiste, ça m’a énormément touché.
Nathalie ZADOK : Pourquoi cette cause de l’autisme ?
Stéphane Benhamou : Parce que l’autisme n’a pas la communication . Je ne voulais pas manquer à mon projet éducatif, je voulais intégrer une personne qui ne communique pas comme nous et qui ne traite pas l’information comme nous. On est est dans une bulle, et pour communiquer il faut rentrer a l intérieur de cette bulle, il faut des années pour arriver a ce qu il se connecte avec notre monde .
Nathalie ZADOK : Est-ce une association pour tous les enfants ?
Stéphane Benhamou : La réponse est oui, mais il y a aussi une activité communautaire dans
l’ association car il y a aussi des enfants juifs autistes. On a par exemple une classe
d’ intégration dans un lycée juif à Montreuil à l’ Ort Daniel Mayer et aussi dans les lycées traditionnels on les accompagne. On a un accord avec l’ éducation national . On apporte régulièrement avec notre équipe médicalisée et notre equipe thèrapeutique les étapes les évaluations et la continuité du projet educatid individualisé.
Nathalie ZADOK « On devrait en faire un film » est un documentaire réalisé par Olivier Nakache et Eric Toledano ? Pourquoi ont-ils voulu faire ce reportage ?
Stephane Benhamou : Tout d’abord, je les connais bien et depuis longtemps. Depuis le départ de l’association, ils venaient souvent nous voir, ils ont suivi l’évolution et un jour ils sont venus ils ont vu la cellule d urgence et ils ont dit : on va en faire un film ils ont été très touché et sensibles.
Nathalie ZADOK : dans ce reportage on peut suivre l’histoire de Virgile, ce petit garçon qui devait porter un casque 24H sur 24h et assisté à son évolution incroyable dans votre institution.
Stephane Behamou : c était un pari fou, il était hospitalisé et porter ce casque contre sa mutilation, aujourd’hui il ne le porte plus. Ce qui me rassure aujourd hui c »est que ce n’est pas seulement un film je le vois en chair et en os chez nous il n’est pas retourné à l’hôpital on n’est pas retourné en arrière .
Nathalie ZADOK : Daoud Tatou, est votre plus proche dans cette association comment c’est fait cette rencontre entre vous, juif pratiquant et lui, musulman pratiquant ?
Stephane Behamou : j’ai connu Daoud en 1998, c’est moi qui ai été vers lui il travaillait déjà avec des autistes et je l’ai trouvé exceptionnel. J’ai demandé à un psychiatre son numéro de téléphone , il m a dit : « mais vous êtes de deux mondes différents lui est musulman pratiquant et vous juif pratiquant » , mais ça ne me gênait pas ,on est devenu amis.
Il est toujours musulman pratiquant je suis toujours juif pratiquant (rires).
La majorité des musulmans pratiquant n’ont rien a voir avec la radicalisation.
Nathalie ZADOK que pensez- vous de la situation actuelle en France ?
Stéphane Benhamou : Notre centre d’accueil est à Saint- Denis, dans la zone qui a était bouclé où l’assaut a eu lieu. Plus personne pouvait sortir de la zone. dit-il,encore avec émotion. Personne pouvait entrer ni sortir même avec nos cartes professionnels, on a du coucher à terre les quatre enfants autistes qui était dans cette appartement ,on a pas pu les sortir, le stress était au maximum. Les enfants n ont pas realisé et se sont rendormis, heureusement. Avant l’assaut final du dernier terroriste qu ils ont abattu on a pu changer les équipes, pour les enfants. .
Nathalie ZADOK